Mardi 17 Juin : Vizzavona (920m) - Onda (1430m)

Dénivelé : +1100m / -590m

[Julien raconte]

Réveil 4h30 sauf pour Lucien qui s’offre une grasse mat en attendant la plage. Finalement on est trois courageux à continuer : Priscilla, Guigui et moi. Les autres vont prendre le train pour Bastia et louer une voiture. Adieux déchirants… On commence la montée vers le col du Porc, en contrebas du Monte d’Oro. Montée dans la forêt le long d’un torrent jusqu’aux Cascades des Anglais, il y a des bassins et des cascades partout : Guigui est tout content !… Mais on ne perd pas de temps à se baigner : maintenant on ne rigole plus ! Un papi et sa femme font la boucle depuis Vizzavona en montant au Monte d’Oro. Vu les orages qui nous attendent, on espère qu’ils ont renoncé. On sort de la forêt et ça monte dure dans la grosse caillasse et les dalles. Après 4h20 de montée (15 min de moins que le topo…) on atteint le col.

On croise des randonneurs qui ont doublé l’étape en venant du Nord. Ils nous encouragent à doubler l’étape en nous conseillant la variante pour les uns, le GR pour les autres : il faudra choisir entre les crêtes et la vallée où il y a un torrent et des cascades. On descend vers le refuge de l’Onda et les nuages d’orage se forment un peu partout, sauf au-dessus de notre tête où il reste un petit coin de ciel bleu. On s’arrête pour manger mais on ne traîne pas trop, l’orage arrive sur nous.

Le refuge est divisé en deux : les dortoirs sont environ 100m au-dessus de la maison du gardien et l’aire de bivouac. On se fait tremper en descendant voir le gardien, il tombe des seaux d’eau. On ravitaille et on s’offre un petit coup à boire en attendant que la pluie s’arrête. On prend trois places en dortoir. Depuis le refuge on assiste à un spectacle son et lumière : l’orage n’est pas très loin, les nuages remontent de la vallée et le ciel est tout noir. On ne voit plus le col du Porc où on était 1h30 plus tôt. On voit un hélico rouge qui se balade au milieu de l’orage. Quelqu’un nous dit qu’il va chercher une dame qui s’est cassé la jambe vers le col du Porc une heure après notre passage (notre mamie du matin ?).

Douche, dodo pour Priscilla, chocolat chaud pour Guillaume et moi (le bonheur !!). Il se met à pleuvoir de plus en plus fort et Miss Catastrophe a laissé ses affaires dehors pendant sa sieste… C’est moi qui me mouille pour aller les chercher, sauf une petite culotte trop bien accrochée qui reste à la vue de tous, complètement trempée. On reste à l’abri, dehors c’est tonnerre, éclairs et nuages… On se demande s’il fait beau à la plage…

15h30 : l’orage est fini, le ciel se dégage un peu, Guigui est parti rejoindre Priscilla au dortoir. Je vais faire bronzette sur les rochers dehors : le soleil est revenu. J’aide une randonneuse allemande à allumer le gaz : la technique est complexe mais j’ai été initié à Asinao. Je lui prête aussi une assiette et ma fourchette : elle n’est apparemment pas bien équipée. Je trouve que je suis bien gentil parce qu’elle m’a viré mon sac à dos pour installer son matelas par terre…

[Priscilla raconte]

Repas très copieux sur le coup de 17h30 : Julien a faim ! Coquillettes dans une soupe à la tomate, lyophilisé pour Julien, compote de fruit et… chocolat. Là, ce qui est bien, c’est que d’habitude on se partage une tablette à 7, ici on en a une pour 3 : le pied ! Sinon, on n'est qu'avec des vieux dans le refuge, on est les plus jeunes et ça nous fait bizarre. Les jeunes bivouaquent sous la pluie, comme des vrais randonneurs, eux ! (dixit Julien). N’empêche qu’une nuit sur un bon matelas va faire du bien à tout le monde. J’admire (et je respecte) au passage tous les papis et mamies qui, à 60 ou même 70 ans font le GR20 pour la 2^ème ou 3^ème fois, nous à côté on a l’air de petits rigolos !

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